Rencontre avec Patrick Marsalet, responsable travaux chez Toponymy
Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous présenter notre nouveau format d‘interview, destiné à mettre en lumière nos Toponymystes. À travers lui, vous découvrirez nos différentes expertises et la façon dont elles incarnent nos valeurs à tous les niveaux.
Pour inaugurer cette série, nous avons choisi de vous présenter Patrick Marsalet, responsable travaux chez Toponymy. Son rôle central au sein de notre agence, peu commun à notre échelle dans le domaine de l’aménagement urbain, illustre parfaitement les valeurs fondamentales de Toponymy : engagement, excellence et innovation.
Bonjour Patrick, nous sommes tous les deux à distance aujourd’hui dans un format d’interview pour échanger sur ta présence au sein de Toponymy, ton métier, ton parcours… J’ai pu voir sur le site dans la présentation des Toponymystes que tu étais responsable travaux. Pour commencer, est-ce que tu peux nous parler de toi ?
Oui, je suis effectivement responsable travaux, directeur de travaux et coordinateur du pôle travaux avec les chargés d’affaires chez Toponymy depuis sept ans. Je suis tombé dans la marmite de conducteur de travaux il y a un peu plus de trente ans, en pur autodidacte, puisque je n’ai pas de formation d’ingénieur paysagiste. J’ai tout simplement une culture, à travers ma famille et mes grands-parents, de paysagistes et de personnes qui adorent les espaces verts, les plantes, les arbres et tout ce qui se rapporte au travail en extérieur.
En fait, tu interviens sur des chantiers et tu travailles avec les gestionnaires au sein de Toponymy, mais tu interagis aussi avec tous les intervenants sur les chantiers, quel que soit leur profil de métier. J’imagine que cela demande d’avoir quand même une certaine polyvalence, de la disponibilité, de la réactivité ?
Alors c’est vrai que nous avons plusieurs cordes à notre arc, puisque maintenant dans le paysagisme on fait de la serrurerie, de la maçonnerie, du revêtement minéral, des végétaux, de la clôture, des plateformes bois, etc. Donc effectivement, il y a plusieurs intervenants et cela nécessite une palette de connaissances que j’ai acquises tout au long de mes trente ans d’expérience.
Oui tout à fait, d’autant plus que depuis deux ans, il y a cette fusion du paysage et de l’urbanisme qui a abouti à la création de l’Agence Toponymy. Donc je dirais que tu as encore plus de cordes à ton arc, puisqu’il y a cette notion et cette perspective d’aménagement paysager et d’urbanisme qui sont étroitement liées, ainsi que nous le voyons dans vos projets. Donc il est vrai que pour toi, il y a finalement encore des évolutions à travers de nouveaux chantiers.
Exactement, c’est un métier évolutif parce qu’effectivement, le développement et l’étude du chantier, que l’on appelle la mission DET (Direction et Exécution de Travaux), sont une spécificité de Toponymy. Cela permet de proposer aux clients et aux maîtres d’ouvrage la réalisation d’un projet clés en main, du début jusqu’à la fin. C’est-à-dire du début de l’avant-projet sommaire jusqu’à la réalisation concrète du chantier sur site, comprenant aussi tout le suivi juridique, financier, administratif et technique pour cette partie DET.
Cela nécessite beaucoup de rigueur, puisqu’il y a plusieurs choses à contrôler et à suivre dans la réalisation d’un chantier, tant pour la phase technique que pour la phase réalisation. En effet, nous nous occupons pour les entreprises des ordres de service, de la réalisation technique, de la validation des pièces et des plans d’exécution, ainsi que des situations de travaux.
Et cela se poursuit jusqu’au décompte général définitif et jusqu’à la GPA, à la fin de la garantie de parfait achèvement de la réalisation des travaux.
Donc c’est bien clés en main comme tu le dis, de A à Z ! Je rebondis parce que je sens quand même que ce point est assez stratégique. J’étais avec Adrien et Maxime qui me disaient que des cabinets de la taille de Toponymy n’ont généralement pas cette ressource en interne.
Et dis-moi, actuellement, combien gères-tu de chantiers ? Tu bouges sur quel territoire ? Est-ce que tu te déplaces souvent ?
Alors oui, je me déplace beaucoup. J’interviens sur le territoire du grand Sud-Ouest qui va jusqu’à Bordeaux, descend vers le Pays basque jusqu’à Perpignan, Port-Barcarès, Sérignan, Montpellier et aussi plus au nord, vers Millau et Rodez. J’interviens également en Ariège, jusqu’à Cahors, et un peu du côté de Cognac, où nous avons une opération.
Parfois nous répondons également à des concours à Paris, surtout avec des architectes. Par exemple, nous travaillons en ce moment sur les finitions des aménagements paysagers de la nouvelle usine Dassault, à Cergy-Pontoise.
Cela fait donc un vaste territoire, et sans doute de nombreux chantiers à suivre ?
Actuellement, il y a environ une trentaine de chantiers en cours. Au début, le pôle travaux avec Woodstock était gérable par une seule personne, un responsable de travaux, mais ce n’est plus possible aujourd’hui. Pour garantir la qualité et un suivi précis des chantiers, la gestion a été répartie entre les chargés de projet et les chargés d’affaires. Même si j’ai quelques chantiers spécifiques en suivi simple, mon rôle principal est la coordination et l’appui sur tous les chantiers. Grâce à mon expérience, je les écoute et les accompagne. Nous faisons des points réguliers chaque semaine, le lundi et le vendredi matin, pour avoir un retour sur tous les sujets.
Oui, le lundi, vous préparez la semaine, vous faites un petit topo à ce sujet ?
Voilà. Et on fait surtout un point sur les solutions des points techniques. Je les alerte sur les choses qu’il faut envisager de faire, de suivre, etc. Et le vendredi, ce qui est important aussi dans cette mission, c’est un retour sur expérience. C’est-à-dire que je sollicite les chargés de projet, les chargés de travaux et les chargés d’affaires afin qu’ils puissent venir avec des photos de leurs chantiers. Ils peuvent ainsi parler des problématiques qu’ils ont rencontrées, ce qui les aide ensuite à rédiger le cahier des charges pour telle ou telle prestation, et rectifier leurs éventuelles erreurs ou les choses qui auraient pu mieux se passer en réalisation de chantier.
Et puis, c’est aussi de l’enrichissement collectif, puisque ce que tu vas trouver comme problématique sur un chantier, l’un de tes collègues peut sans doute l’expérimenter aussi… Donc il est vrai que ces deux points dans la semaine sont vraiment importants.
Tout à fait. Et c’est aussi une forme d’émulation, parce que quand le lundi, on peut gérer tous les points techniques et les régler, le vendredi, cet échange sert à tout le monde. Et cela donne des idées aux participants, puisque ce sont des créateurs. Dans la rédaction, dans la compréhension de la façon d’écrire les travaux qu’ils vont être amenés à réaliser, ils voient tout de suite les erreurs et les modifications à apporter, ce qui tire tout le monde vers le haut. Donc il s’agit vraiment d’un travail collectif.
J’entends bien en effet qu’une seule personne ne peut pas intervenir sur 30 sujets. Et du coup, cette réorganisation a une vraie valeur ajoutée. Les clients apprécient surtout ce travail de terrain, une meilleure maîtrise et un suivi plus fin, avec aussi une implication de tous les responsables.
Oui, c’est effectivement dans ce sens-là que cela a été fait. Et je pense que c’est également la clé de la réussite et de la qualité que l’on peut apporter aux maîtres d’ouvrage qui nous sollicitent et qui apprécient. Cette réorganisation a aussi pour but de transférer l’expérience, puisque je suis maintenant en fin de carrière. Cette transmission du savoir est très importante, car elle permet aux jeunes et aux moins jeunes d’avoir ce retour d’expérience, de se l’approprier et ensuite de la réécrire à travers leurs nouveaux projets.
Mon expérience montre qu’ils prennent ce qu’ils peuvent, et surtout, suivre le chantier est essentiel. Les chargés de projet veulent voir leur idée se concrétiser.
Ne pas s’arrêter simplement sur le concept mais voir la suite, parce qu’au prochain projet qu’ils peuvent potentiellement imaginer, ils bénéficieront des ajustements et même de l’enrichissement de ce qui aura été fait sur le terrain.
Tout à fait. Et en affinant, ils prennent aussi conscience de répondre à une demande de la société. Parce que lorsqu’on aménage un jardin, une aire de jeux, etc., si on réalise le chantier, on observe bien comment, lors de la réception, ou quelques jours après, les personnes s’approprient notre réalisation. Cela nous permet ensuite d’apporter des modifications ou de proposer des améliorations encore plus sympathiques, pour enrichir l’expérience et la rendre encore plus originale et complète.
Pour finir, as-tu une anecdote, quelque chose de sympathique à nous raconter sur un retour d’expérience, puisque tu les partageais un petit peu, ou bien sur un chantier ou un travail collectif ?
Oui, c’est plus sur un travail collectif. Ce que j’ai beaucoup appris en tant que coordinateur de travaux et responsable travaux, c’est surtout la complicité que l’on peut avoir avec le chargé de projet ou le chargé d’affaires.
Et c’est vrai que je pense à une anecdote à Lormont, où de nombreuses passerelles devaient être faites. Sur ce chantier, il y avait de nombreux corps de métier : toujours de l’aménagement paysager, mais aussi de la serrurerie, par exemple, et du travail public, de l’aménagement… On réalisait un cheminement à travers un bois classé avec des passerelles au-dessus de fontis, qui sont des trous dans la montagne.
C’est vrai qu’en tant que responsable travaux, on a une vision globale. Et ce qui m’a énormément apporté, c’est que j’ai travaillé avec un chargé d’affaires qui m’a amené à me dire que le diable se cachait dans les détails et que pour que l’on ait un chantier apportant quelque chose aux gens qui passeraient par-là, il fallait qu’il y ait une énergie, un niveau de détails important, de l’exigence.
Il souhaitait par exemple que la rambarde de la passerelle rejoigne harmonieusement le caillebotis, assurant ainsi une continuité fluide. C’est là que j’ai réalisé combien notre complémentarité était précieuse : le travail conjoint des chargés d’affaires, du conducteur et du directeur de travaux est essentiel, combinant ma maîtrise technique, le suivi et les aspects juridiques avec l’imagination créative des chargés d’affaires.
Cela a tiré mon métier vers le haut, parce que même si on allait réaliser le projet, je n’étais pas rentré dans ces détails, dans cette dimension, avant de travailler avec eux.
Quand Maxime et Adrien m’ont proposé de renforcer la coordination avec les chargés d’affaires et les chargés de projet, j’étais enthousiaste car je savais que cela enrichirait mon rôle et créerait une complicité nouvelle, essentielle à notre travail. Cette complicité est partagée avec les Toponymystes, paysagistes et urbanistes, bien que chaque métier ait ses spécificités techniques. Mais au niveau des paysagistes, c’est sûr qu’il existe une homogénéité, une émulation au niveau de toutes les parties, des chargés d’affaires et du conducteur de travaux. C’est donc bien un travail collectif et humain, finalement.
Ce que tu racontes, en fait, ce sont avant tout des histoires et des rencontres. C’est l’humain qui est au cœur de tout. Je trouve que cela ressemble tellement à Toponymy, dans les valeurs, les piliers… tout ce sur quoi vous travaillez ! Merci beaucoup, Patrick, pour ta disponibilité et la richesse de cette interview.
Merci beaucoup à vous. C’était très chouette de parler de mon métier !